One-Shot Story #1 - Tu n'y es pour rien...

Publié le par Perlune

J'ai toujours des histoires qui me traînent dans l'esprit. Des débuts, des milieux, des fins... Chaque histoire que je m'invente mûrit et se développe à son rythme, comme un arbre. Elle fait des branches qui se ramifient et vont puiser à droite à gauche dans mon cerveau, dans toutes mes connaissances et mon imagination... Et un jour, des fruits sortent! Et ce jour-là j'ai l'air con, parce que je n'ai jamais assez de place dans mon panier pour les récolter. :p

 

Je profite donc de cet espace de liberté pour stocker quelques fruits, si par hasard quelqu'un veut y goûter aussi... Quand l'inspiration me prendra (c'est-à-dire n'importe quand, preuve en est qu'il est 4h37 du matin et je commence à peine), je posterai des morceaux de récits. Des morceaux qui s'intègreront dans une vue plus large, la plupart du temps, car les histoires prennent très vite dans mon esprit.  Ce sera également un exercice pour moi, d'essayer de faire rentrer tout un concept de roman dans quelques pages.

 

Mais place à l'oeuvre... Voici un premier extrait d'une sorte de cross-over "Histoire sans fin" / "Death Note" (audacieux, n'est-ce pas) :p que je vous laisse savourer par vous-même...

 

 

La petite Rachel laissa échapper une larme qui brunit légèrement un coin de feuille, dans son journal intime. La texture parcheminée du papier lui faisait encore bizarre, elle qui était habituée à écrire sur des feuilles blanches ordinaires. Mais comme Mary-Jane Stewart et ses acolytes lui avaient dérobé son premier journal, et l'avaient jeté dans l'étang, grand-mère lui en avait offert un nouveau, avec une magnifique couverture et des pages épaisses, agréablement parfumées.

 

Rachel avait aussitôt voulu commencer en racontant la disparition de son premier journal, mais grand-mère l'avait aussitôt arrêtée. Au lieu d'écrire ce qui t'est réellement arrivé, tu devrais essayer d'écrire ce que tu aurais aimé qu'il se passe, comme une histoire... Rachel avait suivi ce conseil. Et c'est ainsi qu'elle avait rempli les premières pages de son nouveau compagnon de voyage.

 

Jeudi 25 juin.

Rachel tenta de se dérober du regard de Mary-Jane et ses faire-valoir, mais trébucha et laissa échapper son journal intime. Les grandes se jetèrent alors dessus comme une meute de loups affamés, et commencèrent à jouer avec. Rachel les suivit en criant alors qu'elles s'échappaient dans la cour de l'école, se lançant les unes aux autres le pauvre cahier, qui commençait à déchanter. Une course-poursuite s'engagea jusqu'à l'étang qui se trouvait non loin d'ici. Rachel pleurait des larmes de rage en exigeant des grandes qu'elles lui rendent son journal, mais celle-ci se défièrent d'elle en ricanant cruellement. Lorsqu'elles furent lassées de se passer le cahier comme un vulgaire ballon, elles l'envoyèrent alors à Mary-Jane, qui, avec un rictus hideux, le jeta négligemment dans l'eau.

Rachel se détourna alors, en avertissant les grandes que leur cruauté serait punie. Celles-ci rirent aux éclats, se moquant bien des menaces en apparence futiles de leur cadette. Mais dès le lendemain, elles tombèrent toutes malade, et ne purent se rendre à l'école. Leur maladie empira, et les nombreux médecins qu'on les emmena consulter ne surent y changer quoi que ce soit, car il s'agissait d'une maladie grave et rare...

 

« Rachel ! Tu es prête ? »

Comme Rachel ne répondait pas, maman vint frapper à la porte et entra.

« Dépêche-toi, chérie ! Nous allons être en retard... »

Rachel referma vivement son cahier et s'y cramponna fermement. Elle baissa la tête, les yeux embués de larmes. Maman vint s'agenouiller près d'elle et lui posa la main sur la joue.

« Qu'est-ce qu'il y a ?
– Je ne veux pas y aller !
– Allons, chérie, je sais que ce n'est pas une partie de plaisir, mais il faut que nous y allions, c'est important pour maman...
– Je ne veux pas !

Maman se releva et s'assit près de sa fille, lui saisissant la tête de sorte à planter son regard dans le sien.

– Pourquoi une telle réaction, Rachel ? Je croyais que tu détestais ces filles...
– Mais, mais... balbutia Rachel. Elles... ne le méritaient pas !
– Ecoute, ma puce, soupira patiemment maman. Ce n'est pas ta faute si les choses se sont passées ainsi. Ce n'est jamais la faute de personne. C'est le Seigneur qui accomplit son oeuvre. Tu n'as pas à te sentir coupable...

Rachel baissa les yeux et se remit à sangloter silencieusement.

– Rachel... tu n'y es pour rien... »

La jeune fille ne répondit pas. Elle savait qu'elle n'avait pas le choix, de toute façon. Une nouvelle vague de sanglots lui vint alors qu'elle se remémorait la dernière phrase qu'elle avait marqué sur son cahier.

 

Alors, Rachel se rendit à leur enterrement avec le sourire.

 

 

Publié dans Ecritures

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C
<br /> J'ai bien aimé, mais c'est un peu tordu mdr je voudrai bien avoir ses pouvoirs xD<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Rachel aimerait bien ne pas les avoir. :p Merci pour l'appréciation!<br /> <br /> <br /> <br />
N
Énoorme ! J'aime beaucoup la chute :p Vive les petites filles cruelles !
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P
<br /> Hé hé, merci. ;) Mais Rachel n'est pas une fille cruelle, justement. Elle a écrit tout ça pour se défouler, elle n'avais aucune idée des conséquences. C'est une belle manière de se rendre compte de<br /> ses dons surnaturels... XD<br /> <br /> <br />